Pire que la fast fashion : zoom sur les ravages de la fast tech

Pire que la fast fashion : zoom sur les ravages de la fast tech

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Changer de smartphone tous les deux ans est devenu une habitude. Mais à quel prix pour la planète ? Après la « fast fashion », un nouveau phénomène inquiète : la fast tech.

Changer de smartphone tous les deux ans est devenu une habitude. Mais à quel prix pour la planète ? Après la « fast fashion », un nouveau phénomène inquiète : la fast tech. Derrière ce terme se cache notre consommation effrénée de téléphones, tablettes, ordinateurs et autres appareils électroniques, souvent remplacés bien trop vite.

📱 Pourquoi change-t-on si vite d’appareil ?

Un écran fissuré, une batterie fatiguée… et notre premier réflexe est souvent d’acheter un appareil neuf plutôt que de réparer l’ancien. Un comportement que dénonce Cristina Ganapini, coordinatrice de Right to Repair Europe. Elle rappelle que si les consommateurs agissent ainsi, c’est aussi parce que la réparabilité reste limitée, compliquée ou trop coûteuse.

Et pourtant, selon un sondage OpinionWay pour BackMarket, 94 % des Français seraient prêts à garder leur smartphone plus longtemps… à condition qu’il soit facilement réparable et à moindre coût.

🌍 Un coût écologique colossal

Ce que l’on oublie souvent, c’est que 70 à 80 % de l’empreinte carbone d’un smartphone est émise lors de sa fabrication, avant même qu’il ne soit entre nos mains.

Prolonger la durée de vie d’un smartphone de 2,5 à 5 ans divise par deux son impact carbone.

Si tous les smartphones duraient 10 ans, la France pourrait économiser 21 millions de tonnes de CO₂ – soit 5,8 % de ses émissions annuelles ! (Source : iFixit)

🔧 La réparation comme solution

Bonne nouvelle : les constructeurs commencent à augmenter les niveaux de réparabilité de leurs appareils. Les consommateurs, eux, ont de plus en plus conscience des enjeux. Mais il reste du chemin à parcourir.

Le Parlement européen a voté en juin 2024 une première directive sur le droit à la réparation. Objectif : obliger les constructeurs à fournir pièces détachées et informations techniques, afin de favoriser la réparation plutôt que le remplacement. Les États membres ont jusqu’au 31 juillet 2026 pour appliquer cette loi.

Et nous, chez Rack ?

À l’association Rack, nous travaillons depuis 2010 à prolonger la vie des équipements informatiques. Chaque machine récupérée est analysée, réparée ou démontée pour en sauver les composants. Plus de 1000 ordinateurs ont déjà retrouvé une seconde vie, mis à disposition de personnes qui en avaient besoin, pour une adhésion symbolique.

Notre mission s’inscrit pleinement dans la lutte contre la fast tech : donner une seconde vie au matériel plutôt que de le jeter. Un geste écologique, solidaire et durable.